Heureusement il y a ARTE pour voir des films qui ne sortent pas de Paris, même si c'est programmé à des heures pas possibles, donc regardé une première fois par les machines d'enregistrement ou par les insomniaques. De mauvaises langues pourraient dire que ces derniers trouveraient dans ce film le remède à leur peines.
Il est vrai qu'il faut s'accrocher, rhytme lent, scénario plein d'ellipses, héroïne mystérieuse, etc. C'est devenu une banalité de capter le monde incompréhensible à travers la photographie (ma mère pas du tout acquise à un univers hyper-technisé le fait au point de plus le regarder autrement qu'à travers les photos), mais Sophie, l'héroïne qui erre dans ce film comme une somnambule, le fait d'une façon non programmée, comme si il fallait doubler l'incertitude de la vision de la surprise du résultat photographique, qui finalement n'aide pas à comprendre davantage.
À la question du commaissaire de savoir en quoi consiste son "métier" de photographe ou ce qu'elle photographie, elle répond après une longue pause et une duexième question : "Des rues".
Son ami berlinois par contre est portraitiste, on le voit photographier des ouvrières une après l'autre dans un bureau d'entreprise, ou plutôt ausculter leur visages en les faisant parler en même temps. Mais lui non plus semble y trouver une réponse.