Après de longues hésitations j'ai acheté le dernier livre d'Alain Badiou, Le siècle. S'il y a pas mal de passages où je trouve qu'il simplifie trop pour doner davantage de relief à son hypothèse principale de la "passion du réel", qui aurait déterminé ce dernier siècle relativement court (14-89), à savoir que nous nous trouvons dans un long passage de restauration depuis sous le double-régime du libéralismme et de l'individualisme, j'ai apprécié le passage qu'il consacre à Freud et les cinq ananlyses (Dora, le petit Hans, Schreber, l'homme au loup, l'homme aux rats).
Réduire la psychanalyse à ses aspects médicaux - et par là, la priver de son mordant, tentatives qui ont apparues autour de la grande exposition de la Library of Congress, n'ont rien de neuf, mais l'accompagnent sous différents aspects depuis ses débuts :
"Si, dans un premier temps, ce qui a fait scandale, était la confrontation de la pensée à l'innjonction sexuelle, maintenant on s'efforce de 'spiritualiser' cette injonction, d'en faire un phénomène culturel. On pense évidemment ici aux archetypes de Jung, par lesquels l'élément sexuel se trouve d'emblée frmalisée dans la Culture. Freud dénonce cete sublimation culturelle comme une résistance un peu plus subtile. Il faut absolument rester dans le face-à-face avec le sexuel, et reconstituer sans peur ni faux-fuyant la scène où jouent les forces 'libidinales'.
Freud voir donc fort bien dès 1918, la manoeuvre qui n'a cessé depusi de se poursuivre, et qui consiste à renvoyer l'articulation du désir et de son objet à du sens préconstitué dans la culture, la mythologie, la religion. Cette manoeuvre consiste toujours à faire revenir du sens en lieu et place de la vérité, à injecter du 'culturel' dans la libido. C'est la maneouvre herméneutique, et Freud a aussitôt perçu qu'il y avait lá une insidieuse négation de sa découverte, qu'il fallait revenir, en somme, au sexe nu, à sa radicale absence de sens."
(in: Le siècle)